mercredi 27 février 2013

Oscar, Celestina, Manu, Carnita, Gaby, Dany et Cathy

Aujourd'hui j'ai tenu en main le livre de Sophie Calle sur la mort de sa mère ... le même que je tenais en main le 10 juillet vers 11h à Aix-En-Provence lorsque mon téléphone a sonné. C'était ma soeur qui m'annonçait que sous un bruit de sirène, qu'ils venaient d'avoir un grave accident. Mon père est mort sur le coup, ma mère était cassée de partout mâchoire, clavicule, 10 cotes, fracture du bassin à 2 endroits mais je ne savais pas encore la gravité de son état. Je n'ai pas acheté le livre ce jour -là, aujourd'hui non plus d'ailleurs... J'ai compris que je l'achèterai le jour où moi aussi j'aurai pu digérer la perte violente de mon père, réfléchir à qui il était, sur les liens qui nous unissaient et continueront à nous unir, à créer mes propres rituels de deuil... J'ai commencé assez vite à le faire, dans la tristesse, dans la douleur mais aussi dans la joie de beaux moments passés avec lui... Ma mère va mieux après presque six mois d'hospitalisation... une force de la nature elle est encore là, elle est toujours cette mère qui se soucie de ses enfants, dont elle continue à prendre soin, ce à quoi je m'accroche tout en essayant au mieux de prendre soin d'elle. Et puis il y a mes frères et ma soeur, ceux qui restent, soudés comme les branches d'un arbre au tronc... Le plus dur même si on l'a fait d'une façon ou d'une autre c'est de ne pas pouvoir se dire au revoir, ne pas pouvoir se dire une dernière fois qu'on s'aimait, ne pas pouvoir dire merci pour tous ce qu'il m'a apporté... Ce besoin de créer est celui transcender l'épreuve de la mort d'un père, de réfléchir à la sienne et de vivre...